La méthode SPRI

Détail de "La Méthode SPRI ou : la communication sans peine" sur le blog de Louis CHATEL
La méthode SPRI, introduite par Louis Timbal-Duclaux (éditions RETZ) est un moyen de bâtir le plan des exposés. Elle consiste à présenter :

- une Situation, 
- un Problème,
- une Résolution,
- des Informations.

Quand nous rédigions des rédactions en classe, elles nous revenaient souvent assorties en marge d'un "faites donc un plan !" en général souligné. Ce qui ne signifie pas qu'on nous ait enseigné comment faire ce fameux plan, à moins qu'on nous ait dit que chaque sujet était justifiable d'un plan propre, ce qui ne nous avançait pas à grand'chose.

Si nous abordons cette méthode sur ce blog c'est que justement, même avec la meilleure présentation PowerPoint pour accompagner le discours, sans un bon plan toute présentation ou exposé sera loupé.

Image d'une présentation en salle part Louis CHJATEL

Louis Timbal - Duclaux dans son livre " La méthode SPRI " (éditions Retz) explique que l'on peut par un simple mnémonique : SPRI complété pour la beauté de la chose en eSPRIt, tracer d'emblée un plan pour tout exposé et le rendre clair et attrayant.

I) e : Entrée en matière (e de eSPRIt)

L'entrée en matière n'a pas de fonction technique : elle n'a qu'un rôle social et prend la forme :
- d'une préface pour un livre,
- d'un mot amical ou d'une plaisanterie pour une présentation orale.

Paradoxalement, cette partie sans importance est la plus difficile à composer, essentiellement à cause du complexe de la page blanche. Il est donc judicieux de garder sa rédaction pour la fin.

En revanche, une fois qu'elle aura été préparée (cas d'un exposé oral), il est important de l'apprendre par coeur. Comme elle ne comprend qu'une phrase ou deux, ce ne devrait pas être trop difficile. Cela est efficace pour dominer le trac et éviter les "euh, ben, voilà... « ; on se lance et c'est parti !

e comme "entrée en matière" :
- à préparer en dernier,
- à apprendre par coeur.

II) S : Situation (S de SPRI)


Une situation est ce qu'on appelle parfois une introduction. Exposer une situation, c'est affirmer une vérité indéniable, sur laquelle tout l'auditoire ou tous les lecteurs se retrouvent d'accord. C'est donc une façon simple et agréable d'aguicher le client, comme savent si bien le faire les bonimenteurs de foire. L'idée de base est d'attirer l'attention du public, comme d'amener le badaud à s’arrêter.

Exposer une situation oblige à se poser les questions : "à qui ai-je affaire ?" et "quel message puis-je leur transmettre de manière profitable ?". C'est d'ailleurs la première question que l'on doit poser lorsqu'on nous invite à faire un exposé : "qui composera mon public ?" (la seconde question étant "de combien de temps disposé-je ? »)

La description d'une situation doit amener logiquement au sujet de l'exposé, qui est censé amener un "plus" à l'auditoire qui est dans cette situation.

Prenons un exemple : je suis invité à faire une conférence sur la couche d'ozone en haute atmosphère.

ler cas : le public est composé d'élèves de lycée et le message est de les dissuader d'employer des aérosols. La situation consiste à dire que nous sommes tous logés à même enseigne quant aux UV et que nous ferions bien de nous en inquiéter.

2ème cas : le public est composé d'autorités du CNRS et le message est de demander des crédits de recherche. La situation consiste à dire que la plupart des grands pays s'inquiètent du trou dans la couche d'ozone et que le sort des générations futures dépend de nous.

3ème cas : je parle à la TV et le message est de calmer les foules. Je peux dire que les media ont abondamment parlé de la couche d'ozone et qu'il ne serait pas mauvais de faire le point.

Tout le secret est de ne pas provoquer de levée de boucliers avant que le public ne soit confortablement installé à nous lire ou nous écouter.

S comme "Situation" :
- un point de départ,
- un thème non controversé.

III) P : Problème (P de SPRI)


Il est important de souligner qu'il y a un problème, sinon, à quoi bon faire un livre ou un discours ? Il est non moins essentiel d'exprimer clairement où est le problème, ou tout au moins où nous voyons un problème.

Le problème doit être en relation avec la situation précédemment évoquée, sinon où est l'unité du discours ?

A ce stade, on est dans un domaine qui peut être controversé, mais c’est la règle du jeu.

Poser le problème a pour rôle central de montrer qu'on n'enfonce pas des portes ouvertes et qu'on a un objectif précis, qui est bien sûr de suggérer une solution.

Il faut être très clair sur ce point, sinon la compréhension de la suite est compromise.

P comme "Problème" :
- une conséquence logique de la situation,
- un problème clairement posé.

IV) R : Résolution (R de SPRI)


Dans la foulée du problème, on suggère une ou des solutions. Un exposé ou un livre un peu technique ne doit pas être confondu avec un roman policier : il n'y a pas de place pour du suspense ! On doit abattre ses cartes tout de suite.

On a bien sûr loisir d'évoquer plusieurs solutions, pour n'en retenir qu'une et l'argumenter dans la suite.

A ce stade, la solution évoquée l'est dans ses grandes lignes, sans détails : c'est le principe d'une solution. L'idée est d'avoir été suffisamment éloquent jusqu'à ce stade pour donner envie à l'auditoire d'entendre vos arguments.

Dans cette phase, le discours peut devenir franchement technique,

si le thème le veut. Il va le devenir davantage encore.

R comme "Résolution" :
- Le principe d'une solution au problème,
- Evoquer et écarter rapidement les autres solutions.

V) I : Informations (I de SPRI)

On en arrive aux détails techniques. Il est clair que pour un exposé très technique, cette partie est largement dominante.

Cela ne signifie pas qu'on puisse bâcler les parties ESPR !

Il est difficile de donner des conseils pour la rédaction de la partie Informations. L'expérience montre qu'en général, c'est la plus facile à préparer. Elle dépend beaucoup du thème choisi.

I comme "Informations" :
- la technique et les détails.

VI) t : terminé ! (t de eSPRIt)

Cette partie joue un rôle symétrique de l'entrée en matière ("e").

Elle est souvent mise à profit pour résumer les arguments énoncés. Dans le cas d'un exposé oral, cette partie joue un double rôle : social et pratique. Il est en effet important que l'auditoire ait compris que vous avez fini de parler. Cela vous évitera d'être tenté de rajouter une phrase oubliée, qui ne ferait que semer le trouble dans les esprits. De même que pour l'entrée en matière ("e"), on doit apprendre par coeur les 2 dernières phrases et ne plus Parler après les avoir Prononcées.

Toujours dans le cas d'un exposé oral, il faut que le public comprenne que vous avez fini. Comme en général la claque n'est pas prévue, il faut faire un geste, comme éteindre le projecteur, poser sa baguette ou son laser, rendre le micro, à moins bien sûr que la dernière phrase ait été "je vous remercie de votre attention'

t comme "terminé' :
- montrer qu'on a fini de parler.

Merci à Jean-Paul HERMANN pour cette adaptation de la méthode SPRI.

Remarques :

Commentaires




  1. Habituée de powerpoint je ne connaissais pas du tout la méthode SPRI et dorénavant je vais construire mes présentations en me basant sur celle-ci
    merci pour cette info très intéressante

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  2. alors là maintenant que c'est la retraite, j'ai effacé le disque dur contenant ces données, je t'assure que cela ne me manque pas (rire)
    bonne fin de soirée avec des nuages de gros bisous du soir

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  3. Je donne ton adresse à ma belle-fille. Cà va l'intéresser.
    Peux-tu me renseigner pour le blog de "Zhugeliand". Quand je fais son adresse, je tombe sur un site tout en anglais du même nom et je ne peux plus voir ses articles. Bizarre !
    Merci !

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  4. Pourquoi tu dis çà ?
    Bisous et bonne soirée.
    Marie

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  5. Merci de ton passage. Nouveaux articles sur mon blog de voyage
    http://recitsdevoyages.over-blog.fr/
    Bisous !

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  6. Epuisant est bien le mot de la fin...gros bisous et bonne nuit, Sabineb

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  7. Coucou

    Merci de tes commentaires et encouragements...

    désolée de ne pas passer si souvent en ce moment!

    Cette méthode est vraiment efficace. Je l'ai souvent appliquée, et c'est vrai que je l'avais donnée à mes élèves, au Japon...Mais il leur reste un élément à Vaincre, qui est la timidité et le fait que jamais ils ne se mettent en avant, par rapport à un de leur camarade...une sorte d'esprit de communauté, tous ensemble et personne plus haut que l'autre.

    Donc, pour prendre la parole, ce n'est pas encore correct

    Mille Bisous et Bonne SOirée

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  8. Ça me fait penser à certains de mes cours pour lycéens, toutes proportions gardées :lol:

    HS: Comme je te comprends! J'entends grincer les rouages de la pensée torturée...
    Sur le Journal du soir de TV2, j'ai entendu "je ne prendrai de décision que sur des raisons positives". Belle pensée pas facile à tenir...

    Gardons courage, bises du Japon où la situation n'est pas géniale non plus...

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  9. interessant!! je ne suis certe pas aussi claire!!! bise

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  10. Bonjour Louis,
    Je me souvenais de cet article mais je l ai relu avec plaisir.
    Bonne fin de journee, Christophe

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  11. Je ne connaissais pas: merci ! !     Une belle journée de jeudi et mille biZouX du pays des pharaons
    @nne marie

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  12. un ptit bonjour matinal Louis

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  13. j'aime bien le décalogue..la prochaine fois que je fais un exposé je m'en servirai hihi...merci

    bonne soirée.

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  14. bon we et bon tout....ou tout bon !!

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